La politique de biocarburant de l’UE nécessite des conditions générales fiables : l’UFOP et la FOP interpellent le Conseil, le Parlement et la Commission européenne
Berlin, 12 mars 2018. Fin février 2018, le trilogue concernant la révision de la directive énergie renouvelable (RED 2) a débuté. Dans ce contexte, l’Union pour la promotion des plantes oléagineuses et protéagineuses (UFOP) et la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) appellent les négociateurs à trouver un compromis qui à la fois protège les investissements existant et encourage à investir aussi à l’avenir dans le secteur des biocarburants.
Les deux fédérations considèrent que ces investissements d’avenir sont menacés s’il n’est plus possible d’utiliser les biocarburants actuels, et notamment le biodiesel durable de colza. Aussi, cela remettrait en cause les normes élevées de l’Union européenne concernant les matières premières durables et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les deux fédérations rappellent que de nombreux États se sont engagés, suite aux Accords de Paris, à présenter des plans nationaux de protection du climat. Les biocarburants issus de biomasse cultivée doivent y contribuer et prendre une place importante dans le secteur des transports.
Concernant les biocarburants issus de résidus, pailles par exemple, l’UFOP et la FOP demandent une analyse très précise des potentialités et de la disponibilité et mettent en garde contre une surestimation des potentialités au détriment de la première génération. Les autres biocarburants renouvelables et l’électromobilité, en cours de développement, seront des alternatives importantes mais dans plusieurs années.
Jusqu’en 2030 au moins, les biocarburants issus de matières premières européennes constitueront une part prépondérante du mix énergétique renouvelable. De plus, ces matières premières locales issues des cultures constituent une source importante d’aliments non OGM pour animaux. Les tourteaux de colza remplacent largement le soja importé d’Amérique du sud.
Les deux fédérations rappellent qu’en dehors de l’apport des biocarburants renouvelables, le secteur des transports n’a que peu contribué aux objectifs de protection du climat. Et d’ici 2030 cela ne changera pas beaucoup en raison du manque de disponibilité suffisante des alternatives. Elles soulignent que les biocarburants durables apportent une contribution importante à la décarbonation des transports. Afin que l’entier potentiel des biocarburants puisse être utilisé, l’UFOP et la FOP demandent dans le cadre de leurs contacts officiels en vue du trilogue :
• de maintenir le plafond de 7% pour les biocarburants de première génération, comme déterminé par les États membres en 2015 ;
• de porter à 15% en 2030 l’objectif d’énergie renouvelable dans les transports (10% en 2020)
• De fixer à 35% la part d’énergie renouvelable dans le total de la consommation finale d’énergie, tel qu’exigé par le Parlement européen
• Un réexamen de la part minimum de biocarburants issus de résidus et déchets ainsi que des coefficients multiplicateurs de l’électricité renouvelable afin que le développement des biocarburants modernes ne soient pas handicapés et que les biocarburants conventionnels ne soient pas supprimés. Un multiplicateur de 5 constitue une approche virtuelle de la protection du climat.
En outre, l’UFOP et la FOP soutiennent l’exigence du Parlement européen de ne pas prendre en compte le palme au titre des biocarburants renouvelables. En lieu et place, l’utilisation de cultures qui apportent une contribution importante à l’alimentation animale, en particulier à l’approvisionnement de protéine, doit être encouragée. De cette façon, le secteur des biocarburants resterait un contributeur essentiel de la stratégie européenne en faveur des protéines, stratégie actuellement en cours de préparation par la Commission européenne.
Pour plus d’informations :
UFOP : Claire-Waldoff-Str. 7, 10117 Berlin – www.ufop.de – Stephan Arens : + 49 30 31904 225
FOP : 11 rue de Monceau, 75008 Paris – www.fopoleopro.com – Claude Soudé : + 33 6 18 03 58 18