Bactériose sur pois d’hiver : des attaques d’ampleur inédite
Les conditions climatiques atypiques des derniers mois ont des répercussions importantes sur certaines productions et en particulier sur les cultures de pois d’hiver.
Dans de nombreuses régions, et plus particulièrement au Nord de la France, les pois semés avant l’hiver sont atteints de bactériose à Pseudomonas Syringae dont la voie de contamination principale est la semence. En conditions normales, cette bactérie n’entraine pas de dégâts mais avec le gel de l’hiver dernier suivi de conditions très humides, cette contamination a pu entrainer jusqu’au dépérissement des plantes ce qui, dans certains secteurs, a conduit au retournement de nombreuses parcelles.
Face à cette situation qui n’avait jamais été observée en France, Terres Inovia a décidé de travailler plus particulièrement sur les races de Pseudomonas Syringae identifiées, d’explorer le lien entre le taux de semences contaminées et la présence de la bactérie et d’évaluer le niveau de résistance des variétés dans le contexte de l’année. Un plan d’actions commun avec les acteurs de la semence sera défini.
Au-delà de ce problème immédiat, qui affecte durement certaines exploitations et qu’il faut bien entendu comprendre pour mieux savoir le contrer, la FOP tient cependant à rappeler qu’il s’agit d’une situation exceptionnelle, que nous n’avions jamais connue et qui vraisemblablement ne devrait pas se reproduire prochainement. Le pois d’hiver est une culture prometteuse et en expansion. En 2014, 18% des pois protéagineux étaient du pois d’hiver (soit 25 000 ha) contre seulement 8% dix ans auparavant.
Les variétés récentes de pois d’hiver combinent résistance au froid, bonne tenue de tige et rendement élevé. Grace à une floraison plus précoce que celle des pois de printemps, les pois d’hiver subissent moins de pertes par manque d’eau ou fortes chaleurs. Ce sont en outre d’excellentes têtes d’assolement ne nécessitant que peu de fongicides et d’insecticides et, comme tous les pois, aucun engrais azoté.